lundi 23 avril 2012

12e Journées des archives, Belgique, 19 et 20 avril 2012


Durant ces deux journées, une pléiade de conférenciers les plus intéressants les uns que les autres se sont succédés.

La culture du « moi » a été expliqué de façon humoristique par Jean-Daniel Zeller dans sa conférence « Vers l'archivage total de soi ». En effet, avec Internet certaines personnes y enregistrent toutes les informations de leur vie : site, caméra et autres gadgets sont utilisés. Mais qu'adviendra-t-il de ces données que même Google ne retrouve pas, toujours?

Paul Servais a, quant à lui, a démontré que les archives personnelles donnent un effet de proximité et éclairent sur les dessous et sur ce qui s'est réellement passé.
Il faut cependant distinguer les archives personnelles, qui donnent qualité et nature du producteur, des archives familiales.

Pour Jean-Marie Yante, la mémoire individuelle est vulnérable à cause des supports et des transferts technologiques. Des règles de constitution et de collectes d'archives doivent être établies. L'archiviste doit être sensible au respect de la vie privée et doit nouer des contacts pour avoir accès à des archives dont ils n'auraient pu avoir accès autrement. Et surtout, sensibiliser les producteurs à des choix pérennes pour la conservation de leurs archives.

Christian Hottin a présenté, dans sa conférence « La collecte comme enquête, enquêtes sur la collecte », une étude réalisée auprès des archivistes sur leurs expériences de collectes en situation variée et une série d'enquêtes ethnographiques sur le fonctionnement des services d'archives en France.

Diane Baillargeon a présenté un modèle québécois qui a remporté un vif succès, soit le partage et la collaboration d'institutions ayant des missions semblables et qui autrement, auraient débattu pour obtenir les mêmes fonds. En déterminant des créneaux ciblés et différents pour chacun des centres d'archives nommés « Zone d'excellence », les fonds à acquérir sont répartis.

Les métadonnées sont les éléments permettant le repérage des documents. Mais qu'arrivent-ils lorsque celles-ci sont inexistantes ou erronées? C'est sur quoi Florence Gillet nous a entretenu dans sa conférence « La qualité des métadonnées relatives aux archives privées ». En effet, des photographiques, par exemple, dont la description est manquante ne détient plus aucune valeur, à moins de faire des recherches poussées menant à une hypothèse de description. Quelques pistes de solutions ont été amenées telles que « l'indexation sociale » (social tagging) où les gens indexent les archives sur un site dédié.

Le Centre d'animation et de recherche en histoire ouvrière et populaire où travaillent Florence Loriaux et Christine Machiels, fait des pieds et des mains pour acquérir des archives personnelles d'ouvriers ayant une histoire syndicale. Elles ont expliqué les difficultés de collecter ces archives. Il y aurait là matière à écriture doctorale sur les épouses d'anciens militants syndicaux ayant brûlé les archives de leur mari parce que leurs activités leur ont « volé » leur vie de famille.

La législation sur la protection de la vie privée dans certains pays peut être un frein à la recherche. Dirk Luyten a présenté cet aspect qui a été étudié et rapporté dans une brochure de la Commission pour la protection de la vie privée.

Divers droits touchent les archives, comme droits moraux, droits de reproduction, droits patrimoniaux, etc. Pour les archives personnelles, ce sont les droits d'auteur qui prévalent. La rédaction de contrat permet la divulgation et l'utilisation des archives personnelles, tel que l'entend Bernard Remiche dans sa conférence « Entre protection des intérêts particuliers et bénéfices collectifs : la gestion des droits.

Caroline Jullien a fait une présentation sur la valorisation du fonds d'archives personnelles de Henri Poincaré.

François Danis est secrétaire général de la fondation Paul-Henri Spaak. Celle-ci a pour mission de traiter, organiser, préserver et diffuser le fonds de  Paul-Henri Spaak. Le fonds est disponible sur Internet, ainsi que l'inventaire effectué sur un tableau (Excel) sur le site de la fondation Paul-Henri Spaak.

La restauration des œuvres d'Hergé est réalisée par les archivistes, restaurateurs et artisans du musée de Hergé. Ann Marchal en sa qualité de restauratrice présente au public non initié un court vidéo sur la restauration d'œuvres. Ainsi, monsieur et madame tout le monde se trouvent sensibiliser à ce travail de moine et de longue haleine.

François Noirjean a expliqué l'importance d'une politique d'acquisition et de valorisation des fonds privés, en nous faisant découvrir les facettes des archives personnelles d'Auguste Viatte, pionnier et promoteur de la francophonie.

Puisque les gens vivent de plus en plus longtemps, rédiger une biographie d'une personne vivante sera monnaie courante. C'est ce que croit Vincent Dujardin. Il avance que l'archiviste doit être méthodique, car il rencontrera des défis insurmontables et que parfois pour contourner les accès, il est plus facile de passer par les archives privées pour atteindre les archives publiques. Un cas démontré est celui des archives du roi belge.

Bibliothèque et archives nationales du Québec ont produit un guide à l'intention du grand public en 2009, « À l'abri de l'oubli » pour aider les gens à connaître la valeur de leurs documents. Ce petit manuel simple et redoutable à la fois, dresse les grandes lignes de l'archivistique. Carol Couture a expliqué comment était présenté cet outil aux citoyens.

En 2011, un groupe d'archivistes lié à l'Association des archivistes du Québec a aussi contribué à la valorisation des archives personnelles en publiant un manuel « Comment gérer vos documents personnels ».


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